Rhadamanthe

Marc Vadeboncœur a toujours pensé qu’il était né au mauvais endroit, dans le mauvais climat. Au premier jour de sa retraite, son médecin lui annonce que s’il veut vivre, il doit apprendre à se détendre. Il songe donc à réaliser son vieux rêve : ouvrir un bistro où l’on servira le meilleur café au monde. Poussé par le hasard et quelques rencontres inusitées, Marc aboutit à Cuba, où il tentera de se familiariser avec le commerce équitable en matière de café. Il parcourt à vélo les grandes villes de l’île, de La Havane à Cienfuegos, de Trinidad à Camaguey, et sa vie défile devant ses yeux au gré des cieux roses, pourpres et écarlates des Caraïbes. C’est à Camaguey, cité des grandes jarres remplies de pluies tropicales, que Marc fait la rencontre d’Osmany, fugitif de la guerre des Balkans, qui passe son temps à se moquer de la vie et de lui-même. Cette rencontre fulgurante amène le Québécois à réaliser la précarité de la vie et le pousse à poursuivre son périple à l’extrême est de Cuba à bord d’un camion transportant des mangues, fruit chéri des cubains. Comme Christophe Colomb, c’est à Baracoa, première ville fondée par les Espagnols, que Marc se pose réellement pour la première fois. Et c’est là, dans une hacienda millénaire perdue au fond de la forêt tropicale, qu’il rencontre Tamara, jeune révolutionnaire têtue qui l’initiera à l’art du café, mais aussi à celui de l’amour. Marc passe quelques mois auprès d’elle, mais ne résistera pas à l’envie de la ramener de force à Montréal où ils ouvrent un café qui fera fureur grâce aux bons soins de Tamara. Mais leur bonheur ne dure qu’un temps, car la jeune femme, déracinée et souffrant du mal du pays, retourne à Baracoa, où Marc finit par la suivre… pour le meilleur et pour le pire. Petite odyssée entre les Caraïbes et Montréal, Rhadamanthe est un récit de voyage peuplé de personnages insolites, de couleurs fauves et de suaves odeurs. Maya Ombasic explore dans ce deuxième roman le dépaysement, le malaise de sentir qu’on n’appartient pas en un lieu qui nous ressemble, et la difficulté de trouver, enfin, un endroit où se poser parmi des gens avec lesquels on peut encore espérer apprendre à vivre.