Dina

Un jour, Dina a brusquement décidé de rentrer auprès de Dragan, pour subir ses tortures. Elle ne pouvait pas encore se détacher de lui, pas plus qu'un petit pays conquis ne peut vivre de lui-même, se libérer du conquérant qui le nourrit au prix d'humiliations. Dina était devenue un petit pays qui préférait vivre aux dépens de son envahisseur, au gré de ses humeurs. [...] Le régime communiste se perpétuait même après sa chute dans la précarité des conditions de vie des femmes surtout, qui restaient liées au foyer de leur mari ou de leur belle-famille, car où aller, comment survivre au capitalisme sauvage ? Elles étaient les moins préparées à faire face au nouveau système, à cause de l'éducation doctrinaire reçue des traditions castratrices. Pour vaincre les autres, elles auraient dû se vaincre elles-mêmes et se départir de ce qu'on leur avait inculqué. Qui a tué Dina ? Est-ce Dragan, le plus cruel des douaniers serbes ? C'est la question qui traverse ce roman en forme de thriller, qui est avant tout le portrait d'une femme ordinaire acquérant malgré elle une dimension tragique. Une femme emblématique d'un pays malmené, la Roumanie, qui se relève avec difficulté du joug communiste et qui cherche à se faire une place au sein des nations riches.