Claire se tourne vers le tableau, y écrit : Perse = Iran ; persan = iranien.-Est-ce qu’il y
aurait un Iranien ou une Iranienne dans cette classe ? Non ? Dans l’école ?-The math teacher
is from Iran.-En français, s’il vous plaît. Et ce prof de math, a-t-il l’air bien persan
?C’est le tohu-bohu. Les descriptions du professeur de mathématiques fusent de tous côtés, en
anglais, en français... Claire a du mal à calmer la foule. Elle leur lit encore les dernières
lignes du texte de Montesquieu :"Ah ! ah ! Monsieur est Persan ? c’est une chose bien
extraordinaire ! Comment peut-on être Persan ?"«La vie devant elles» propose une rencontre
avec trois jeunes femmes qui cherchent leur voie. Claire, l’aînée, enseigne le français aux
jeunes anglophones de l’Ontario ; elle rêve d’écrire. Ariane, l’anthropologue mariée à un
Africain, tente de concilier vie de famille et carrière ; elle travaille àune thèse sur la
situation des femmes au Ghana. Finalement Isa, écologiste et peintre, se préoccupe du sort des
8 000 sangliers qui envahissent les rues de Berlin.Chacune à sa façon, ces femmes se
questionnent sur l’amour, la famille, la carrière, la langue, mais aussi et surtout elles
inscrivent leur parcoursdans un univers de plus en plus marqué par la cohabitation des races
et la variété des cultures, le partage du territoire entre les humains et lesanimaux, les
questions d’écologie, de paix et de justice sociale.MARGUERITE ANDERSEN, elle-même grande
nomade, signe une quinzaine d’ouvrages, dont «Le figuier sur le toit» (prix Trillium, prix des
lecteurs Radio-Canada), «Parallèles» (finaliste, prix du Gouverneur général), «La soupe»
(Grand prix du Salon du livre de Toronto), et «De mémoire de femme» (prix du Journal de
Montréal).