Un pont entre nos vérités

Marie-Louise Fernandez, née Chamelian, et son mari meurent simultanément dans un accident de voiture, plongeant leurs sept enfants et nombreux petits-enfants dans le deuil. Au fond d'un placard, dans la maison familiale qui doit maintenant être vidée, Clara tombe sur des textes rédigés par sa mère tout au fil de sa vie et dont elle ignorait l'existence. Elle y découvre l'arrivée à Montréal, à la fin des années soixante, de cette Égyptienne de lignée arménienne. À travers immigration, études, travail, amours, deuils et maternité, entre Montréal et Saint-Loup, Clara retrouve la femme complexe qu'était Marie-Louise. Le temps faisant son oeuvre de consolation, Clara se résout peu à peu à mettre aussi en ordre les textes de jeunesse de sa mère, levant ainsi le voile sur ce qu'elle fut « avant eux », sa famille québécoise. À travers cette reconstitution rythmée par les étapes du deuil, c'est Clara elle-même qui se construit, alors qu'en parallèle d'autres membres de la famille découvrent des documents qui leur font soupçonner l'usurpation d'une importante propriété familiale au Caire. Une minoterie florissante, le vaisseau sur lequel, après avoir fui le génocide des Arméniens, vogua la famille en Égypte.