Précieux sang fait entendre cinq complaintes d’ouvrières, autant d’échos à un siècle de labeur : allumettière défigurée, femme explosive des usines d’armement, gobeuse d’amiante, besogneuse d’abattoir et couturière d’atelier de misère ; cinq vies anonymes auxquelles Marie-Hélène Voyer prête voix. Se refusant à toute représentation doloriste ou mythifiante de ces femmes oubliées par l’Histoire, l’autrice déploie une poésie raconteuse et grinçante d’où fusent rires, ruses et révoltes.