Une fondation praguoise a invité un jeune documentariste en résidence artistique. Il entreprend, épaulé par son cadreur narquois et sa productrice omnisciente, de réaliser un film sur vous-savez-qui. Mais voilà : il est distrait, hanté par l’histoire de l’ancienne capitale du royaume de Bohème, de la bataille de la Montagne blanche à l’occupation nazie, du règne ésotérique de Rodolphe II à un printemps prestement piétiné par les chars soviétiques. Il y a aussi cet incident dans le métro qui, au matin de son arrivée, a fait jaillir des entrailles de la ville un secret fibreux et mortel. Bref, notre héros se disperse et ne parvient pas à saisir la vérité de son sujet – qu’il connaît d’ailleurs fort mal. Dommage. S’il avait pris la peine de se renseigner un minimum, il saurait que Franz Kafka abhorrait l’idée même de sa postérité. C’est trop tard, maintenant. L’horloge tourne.