Fils de l'Irlandais (Le)

« Que Georges Dor, poète émérite et chansonnier phare d'un Québec naissant, fut aussi romancier, il n'y a là rien de réellement surprenant - avec une telle imagination -, mais qu'il ait produit de ces pages d'une telle beauté, empreinte de cette formidable tendresse enivrante qui nous fait vibrer, pages que l'on trouve parsemées tout au long de cette prodigieuse fable romanesque qu'est " Le Fils de l'Irlandais", il y a de quoi nous laisser béatement impressionné.e ! Le récit de la venue en Amérique du patriarche Lavelle et de son clan rapproché, forcé de quitter malgré lui son Irlande natale, frappée par la famine politique imposée par le pouvoir anglais, c'est celui d'une immigration forcenée et d'une intégration joviale à une société à la fois revêche et enjouée, mais c'est surtout le récit des jours qui passent, jours qui se font saisons et qui rapidement deviennent années, décennies. Et puis, une vie entière est passée à assurer un pays, vie qui nous dépasse sans que l'on en comprenne la mélancolie qui nous frappe au milieu du champ que l'on a travaillé toute une existence durant, dans la chaleur des blonds étés d'hier. Un récit long et magnifique, qui nous reste longtemps au cœur et qui se lit comme une lettre d'amour à ces générations d'hommes et de femmes qui ont fait du Bas-Canada rural leur port d'attache et qui y ont trouvé plus que les travaux et les jours : leur passion et leur âme. »