Est-ce que ces deux mots-là te font
sourire ? Suffisent-ils à trahir ma gêne ?
Je n'ai pas l'habitude de t'écrire. Au fait,
je me rends soudain compte que je ne
t'ai plus écrit depuis le temps où, enfant,
tu partais en vacances plus tôt que moi
avec ta mère et où je t'envoyais de courts
billets. Je commençais le plus souvent
par «Fiston», parfois par «Grand
garçon», quelquefois, je m'en souviens,
par «Petit homme». Dans la vie de tous
les jours je dis «fils» et, quand j'ai essayé
d'écrire ce mot seul en haut de ma page,
il m'a paru à la fois nu et solennel.
«Mon fils», d'autre part, me fait penser
à un testament.