Cadiens et voyageurs

On associe naturellement les Acadiens à l'océan Atlantique et à l'ancienne Acadie, d'où des milliers d'entre eux furent déportés par les Britanniques en 1755. Pourtant, ce livre va montrer des « Cadiens » qui ont aidé un des plus célèbres Britanniques du 18e siècle, sir Alexander Mackenzie, à atteindre par voie de terre non pas un, mais deux océans, l'Arctique et le Pacifique. Au Québec, dans les paroisses où se sont installés les Cadiens revenus d'exils, on trouve des toponymes comme « Nouvelle-Cadie », « Petite Cadie », et même une municipalité appelée « L'Acadie ». Ces Acadiens ont déployé de grands efforts pour se reconstruire de nouveaux « pays ». Pourtant, à la même époque, des Landry, des Cormier, des Dugas, des Leblanc et bien d'autres encore ont choisi une autre forme d'exil, volontaire celui-là, celui des voyageurs de la traite des fourrures. Ceux dont nous avons retracé le parcours dans le Pays d'en-Haut, à l'ouest et au nord des Grands Lacs, furent « surtout des voyageurs assidus, des hommes habiles et expérimentés dont plusieurs finiront leurs jours dans le Nord-Ouest », comme le souligne le professeur Thomas Wien en préface. Et il y a encore dans les Territoires du Nord-Ouest des descendants de voyageurs qui portent le patronyme Cadien, sans savoir peut-être que leur ancêtre s'appelait Pierre Lanoue, originaire du village québécois de L'Acadie.