Anabiose

Voilà ce qu'on appelle un roman de voix. Voix de femme, haletante, syncopée, hoquetante, voix intérieure, voix de panique, voix de descente aux enfers et de remontée vers la sortie. Voix de l'enfermement à l'intérieur de soi, voix d'une inadaptation au monde d'aujourd'hui, à ses maladies, à ses inconforts existentiels. Emma est seule. Pas de projet, pas d'amis, un boulot inutile d'aide­téléphoniste et des parents qu'elle voit deux fois par année. Le soir, elle boit pour oublier sa vie qui n'en est pas une. Jusqu'au jour où elle se réveille dans une pièce quasi-vide, avec pour tout ameublement un matelas au sol, une lampe au plafond et un drain de plancher, après avoir été, croit-elle, enlevée dans son propre lit par deux hommes masqués qu'elle surnomme ILS. Où est-elle ? Que lui veut-on ? Et qui est ce Julien, un homme d'âge mûr faisant irruption comme second chambreur ? Aussi démuni qu'elle, ce boursicoteur ? Voilà que soudain la dynamique change : ils chercheront désormais à deux les raisons de ce kidnapping existentiel, au dénouement inattendu.